-Ton quotidien depuis que tu es revenu en Corse ?

- Mon quotidien est en réalité la mise en oeuvre de la nouvelle politique sportive du club. Après quatre saison passées à Calvi, je suis revenu ici pour m'occuper des jeunes. 

- Tes problèmes avec la justice et les agents de joueurs ?

- C'est fini, aujourd'hui j'ai tourné la page pour de bon. Je vais passer mon DEF au mois d'avril prochain à Clairefontaine. Un BE2 si tu préfères qui me permettra, si je suis reçu, d'entraîner une équipe du championnat National. Depuis un an, je me prépare psychologiquement et physiquement à cet examen. En fait, je vais essayer de revenir dans le foot mais cette fois, uniquement par le terrain. C'est ma passion depuis toujours. 

- On a évoqué à l'époque un compte en Suisse dans ton affaire ?

- Ce compte en Suisse n'a évidemment jamais existé. "Ils" le cherchent encore aujourd'hui... 

- Ta conclusion dans cette mauvaise histoire ?

- C'est la fable du corbeau et du renard, je peux t'assurer qu'on ne m'y reprendra plus ! L'affaire est aujourd'hui terminée, classée, mais en tant que petit poisson, ce fut cher payé pour moi. 

- Oui mais un jour pourtant ?...

- Arrêtes avec ton humour. Je vais te dire franchement : à mon époque, on ne connaissait pas vraiment les agents, moi j'avais d'excellentes relaions avec les footballeurs du Sporting (Bastia). Cela dit, un jour, un agent (Gilbert Sau) m'a demandé de lui présenter des joueurs. J'avais un contrat de courtage avec lui. Ensuite, je le reconnais, je me suis laissé un peu griser. J'aurais dû être beaucoup plus vigilant, faire plus attention. Moi, à cette époque, j'ai fait confiance. Mon rôle était de faire signer des contrats aux joueurs. Je présentais des joueurs à Gilbert Sau, sans jamais discuter avec les clubs, ce n'était pas mon rôle. Cela dit, si tu veux bien, on va passer à autre chose. 

- Un mot sur ton passage à Cannes ?

- Francis Guillot et Richard Conte étaient arrivés au club. A cette époque, l'AS Cannes engageait des joueurs de grande qualité comme Gilles Rampillon ou encore Jean Fernandez, Patrick Revelli. Je me souviens également très bien de Gilbert Chamonal... Il était toujours très proche des joueurs, toujours très disponible. 

A Cannes, nous étions en D2, Jean Fernandez était notre exemple, il avait la passion du football, c'était un grand  professionnel quand il était joueur...  Il l'est toujours comme entraîneur. Par la suite je suis parti à Meaux avant de signer au FA Ile-Rousse. 

Le regretté Fortuné Le Bras, président du FAIR m'avait proposé un super projet, j'ai immédiatement dit "Banco..." 

- Tu ne regrettes rien ?

- C'est bien le moins que l'on puisse dire. Je suis resté douze ans au FAIR. J'ai marqué environ 300 buts sous le maillot de ce club, terminant à trois reprises meilleur buteur de quatriéme division. Quelle époque !  

- Avec Christian Graziani, nous nous sommes retrouvés au FA Ile-Rousse après avoir partagé une belle aventure au SEC Bastia, celle de la victoire en finale de la Coupe de France le 13 juin 1981 face à Saint-Etienne (2-1). Pour moi, les années 80 au FAIR furent exceptionnelles avec notamment plusieurs doublés Championnat-Coupe de Corse. C'est bien pour cette raison que le 29 décembre nous organiserons une rencontre du souvenir à L'Ile-Rousse entre... les anciens du Sporting coachés par "Fred" Antonetti et les anciens du FAIle-Rousse. Paul Marchioni sera présent, "Fanfan" Félix aussi, on espère également voir Charles Orlanducci et tous les autres. Ce sera une superbe fête... trente ans après tu t'imagines ?... 

- Avec en prime, si tu acceptes cette expression, un coup d'envoi hors du commun ?

- Exact, le coup d'envoi de cette rencontre sera en effet donné par Antoine Costa, - 3 ans et demi - le plus jeune licencié du club de L'Ile-Rousse et "Titi" Molinari, l'ancien joueur professionnel, lui aussi ex-footballeur du FAIR qui, aujourd'hui, annonce 83 printemps... 

- Superbe ! Un mot sur le football d'aujourd'hui ?

- Il est malheureusement à l'image de la société. Tu sais, le football doit avant tout être synonyme de respect et de tolérance. Le football est synonyme d'amitié. Il te permet d'avoir des amis, pas des ennemis. Dans le sport, dans la vie, il faut savoir faire preuve d'humilité. Moi, je suis revenu à L'Ile-Rousse avec la ferme intention d'apprendre encore et toujours, en acceptant de repartir de zéro. Vincent Arabona, le nouveau président du club, travaille beaucoup pour l'association. Il est entrain de donner un nouvel essor au club. Je veux garder les valeurs qui m'ont toujours guidé sur le terrain. Nous sommes là pour éduquer les jeunes, les faire jouer...

Propos recueillis par Hervé SOMNARD

Photos de Gilbert GUIZOL et Forza Bastia.com