Marquer est depuis toujours sa mission, sa passion, son unique objectif.
Avec David Suarez et sa trentaine de réalisations depuis qu'il porte le maillot bleu du Sporting, la vie n'a qu'un but : faire trembler les filets adverses mais aussi porter le groupe de Frédéric Hantz aux portes de la Ligue 1 à la fin de la saison.
El goleador s'est volontiers confié à notre site.
Il est devenu le plus Corse de tous les Continentaux.
Sacré David, super Suarez... L'ex-Cannois a répondu à certaines questions qui vous auriez peut-être aimé lui poser. Ecoutez-le...
- Première question David, l'AS Cannes est aujourd'hui en CFA. Ton avis sur cette dégringolade ?
- C'est triste de voir un club formateur comme l'AS Cannes perdre sa place parmi le football professionnel français. Mais à Cannes, c'est toujours la stabilité qui a le plus manqué au club. Des clubs comme Valenciennes ou le Stade de Reims ont su remonter la pente, retrouver leur place en Ligue 2 puis en Ligue 1. Pas l'AS Cannes. Il est peut-être plus difficile de persévérer et de gagner ce genre de pari dans le Sud de la France, je ne sais pas...
-Pourquoi avoir choisi Bastia pour rebondir ?
- A l'époque j'étais à Sedan, en mal de temps de jeu. J'avais joué avec Frédéric Hantz à Rodez avant de partir à Cannes, lorsqu'il est arrivé au Sporting, il m'a demandé de participer à l'aventure bastiaise de la remontée en Ligue 2. Le club avait des soucis avec la DNCG, j'ai accepté de faire des concessions, sachant qu'être contacté par le Sporting est un honneur. A Sedan, je n'entrais plus dans les projets de l'entraîneur ni du président... J'avais l'impression de déranger !
- Ce qui te plait à Bastia, toi qui es plutôt un homme réservé ?
-Tu sais, à Bastia la devise est simple, c'est "Vaincre ou mourir..." c'est le slogan du club. Ici, on gagne ou on perd ensemble. Tout le monde est très mobilisés autour du club, tous sont derrière le club. Cet état d'esprit me plait... Je vais te faire une confidence, depuis peu je prends des cours de Corse. La saison dernière en National, nous avons joué à Furiani devant 4000 spectateurs de moyenne. Ici, il y a une ferveur extraordinaire. En Corse les gens sont très chaleureux. Ma femme et mes enfants se sont bien intégrés ici. Si tu mouilles le maillot, tu n'as jamais de problème... C'est ici à Bastia que naîtra mon quatrième garçon au mois de février prochain
-Retrouver le Sporting en Ligue 1 à la fin de la saison, c'est possible ?
- Tout est possible en sport. Furiani est redevenu un vrai chaudron, nous sommes tous pesuadés que le Sporting doit retrouver sa place en Ligue 1. Le club s'est donné trois ans pour retrouver la Ligue 1. Nous avons gagné le challenge de la remontée en Ligue 2, maintenant, il y en a un autre à gagner. Jouer à Bastia c'est fabuleux. Tu portes le maillot d'un club qui a disputé une finale de coupe d'Europe... Tu te sens forcément imprégné par ce maillot et puis il y a la tête de Maure...
-Ton avis sur Jérôme Rothen venu lui aussi se relancer à Bastia ?
- Jérôme apporte énormément au groupe.Il est capable de réussir des trucs extraordinaires. En plus, il a une revanche à prendre. L'important pour lui, comme pour nous tous, c'est de prendre du plaisir, de jouer, de s'éclater sur le terrain.
- Tu es devenu le plus Corse de tous les continentaux du monde ?
-Quand je rentre sur la pelouse de Furiani, j'ai la chair de poule. Avec cette équipe nous avons enregistré la deuxième meilleure affluence de tous les temps à Furiani avec plus de 12 000 spectateurs au stade. On sent une vraie grande famille autour de nous, le Sporting appartient depuis toujours à toute la Corse. Les spectateurs viennent voir "leur" Sporting...
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- L'insularité pour toi ?
- Ce n'est pas un problème. Il y a toujours de très belles choses à découvrir dans toutes les régions de France mais, ici, en Corse, nous sommes vraiment gatés...
- La Ligue 2 cette saison ?
- Il n'y a pas de secret, nous sommes des promus, il faut continuer à beaucoup travailler pour avancer, atteindre notre objectif.
- L'un des secrets de la réussite d'un groupe c'est la relation qu'il entretient avec son coach ?
- Evidemment, Frédéric Hantz a su créer une vraie unité. Avec nous, quel que soit le résultat, il a toujours le ton qu'il faut. Le coach, communique constamment avec nous, il fait partie de notre groupe...
-Tiens justement, quel est l'entraîneur qui t'a marqué ?
- Roland Gransart, il m'a lancé dans le monde professionnel, c'est lui qui m'a éduqué. Cela dit, j'ai toujours beaucoup apprécié le discour de René Marsiglia.. Il a été bénéfique pour moi et l'ensemble de ma carrière : "Aimer donner pour recevoir..." disait souvent René lorsqu'il entraînait Cannes. Il nous parlait aussi très souvent "du prix à payer pour réussir..."
- Le joueur corse avec lequel tu aurais aimé jouer ?
- Le regretté Claude Papi évidemment. Papi est resté une idole pour tous les Corses...
- Une personne que tu apprécies ègalement beaucoup au Sporting ?
- Jo Bonavita... C'est une des personnes les plus importantes du Sporting. Jo vibrera toujours pour le Sporting. C'est incontestablement une des plus grandes personnalités que j'ai rencontrée dans le football. Il nous fait vivre constamment la magnifique histoire du club... Ce Bastia de la grande époque. Nous essayons tous d'imiter "Les lions de Furiani" d'hier afin de retrouver la Ligue 1. Personne n'a oublié le drame de mai 1992, ce soir-là des familles entières ont été brisées... Sur le terrain, nous nous battons pour elles...
- Une déception dans ta - déjà - longue carrière ?
- Oui, il y en a une : je reste persuadé que j'aurai pu exploser en Angleterre. Mon essai à Volwerhampton s'était très bien passé, j'avais marqué deux buts, les joueurs m'avaient adopté. Avec cette mutation j'aurai apporté un peu d'argent à l'AS Cannes malheureusement le transfert n'a pas eu lieu, les dirigeants cannois étaient trop gourmants... Je suis passé à côté de ce transfert en Angleterre pour des raisons que je ne maitrisais pas.
- Au début des années 2000, tu as également eu des contacts sérieux avec des clubs français de Ligue 1 ?
- Exact, il y a eu Auxerre, Guy Roux était venu me voir à Coubertin, Saint-Etienne et le Paris Saint-Germain par l'intermédiaire de Luis Fernandez mais rien ne s'est concrétisé....
-Ton avis sur le football d'aujourd'hui ?
- Il a beaucoup évolué, c'est devenu un milieu compliqué. Dans tous les clubs où je suis passé, j'ai toujours laissé une bonne image. Je ne me suis jamais pris pour un autre. J'ai reçu une bonne éducation de la part de mes parents, ceci doit expliquer cela... Je n'ai jamais eu besoin de me faire entendre, la meilleure réponse, je l'ai toujours donnée sur le terrain.
Propos recueillis par Hervé SOMNARD
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