Micoud retrouvera la pelouse du stade Pierre de Coubertin le 5 juin prochain lors du jubilé de Franck Durix.

 L’occasion était belle de retrouver Johan, l’enfant du Sud de la France, le plus Cannois de tous les Cannois avant ce prochain rendez-vous de l’amitié…

 -Le Cannes d’hier que vous avez connu ?

C’est avant tout la ville où je suis né. J’ai vécu toute ma jeunesse à Vallauris, à cette époque les deux clubs importants les plus proches étaient Cannes et Nice. Quand je suis arrivé à Cannes, tout était vraiment mis en place pour réussir. J’avais l’idée de me hisser tout en haut. Par la suite, en équipe première, je suis entré dans un groupe exceptionnel, les gens étaient très proches les uns des autres…

-Une maman enseignante, Guy Lacombe disait un jour que votre environnement ne vous conduisait pas forcément au football de haut niveau mais il ajoutait aussi que vous étiez hyper doué pour ce jeu ?

Il ne faut pas oublié que j’avais un père, Gilbert, qui nous a montré la voie du sport. Il jouait demi d’ouverture ou trois quart centre au RC Toulon à la grande époque d’André Herrero. Ensuite, il a porté le maillot du Racing Club de Nice…

-Pourquoi avoir choisi Parme et le Verder de Brême pour continuer votre carrière après un premier passage à Bordeaux ?

Parme faisait partie des grands d’Europe. Après, partir en Allemagne pour moi qui était originaire du Sud de la France était atypique mais là-bas, je me suis vraiment éclaté. Mon départ s’est fait très rapidement grâce à Klaus Allofs, le directeur sportif du Verder de Brême. Le feeling est passé immédiatement entre nous. Il m’a toujours soutenu. A Brême, j’ai rencontré des gens chaleureux, très rigoureux. Une équipe pratiquant un jeu constamment en mouvement. Tout cela me convenait parfaitement…

-Vous n’êtes pas un peu déçu par votre carrière en équipe de France ?

Je n’en sais rien. J’ai souvent été retenu sans entrer sur le terrain. A cette époque on ne voulait jouer qu’avec un seul meneur de jeu qui était Zidane. Moi j’étais persuadé qu’il y avait la place pour deux meneurs… Pour moi tout cela a toujours été un mystère mais c’est ainsi.

-Le moment inoubliable pour vous ?

Il y a eu le match gagné à la dernière minute au Parc des Princes contre le Paris Saint-Germain qui nous permet d’être champions de France…

-Un autre grand moment de votre carrière ?

Le doublé Coupe-Championnat réalisé en 2004 avec Brême. Une première dans l’histoire du club, qui a entraîné beaucoup d’émotion…

-Cannes, c’est presque une certitude, ne retrouvera pas la Ligue 2 à la fin de cette saison. Quel est votre sentiment ?

Chaque année cette affirmation fait mal. Encore une fois, Cannes est ma ville natale… On a beaucoup de déception devant la situation de Cannes en National.

-Je me suis toujours étonné que les anciens Cannois formés au club ne s’impliquent pas plus à l’AS Cannes ?

Je vais être très franc sur le sujet : personne, ces dernières années,ne m’a jamais appelé pour me demander de m’impliquer. Je n’ai jamais eu la moindre demande du club et de ses responsables…

-Les problèmes de Jean Tigana à Bordeaux ?

Il faut être au sein du club pour en parler. Cela dit , Tigana a hérité d’un groupe malade après les six derniers mois passés avec Blanc… A Bordeaux entre le groupe et Tigana, il y a eu un problème de communication.

-Le match que vous aimeriez rejouer ?

-Le match que l’on gagne avec l’AS Cannes en barrage contre Valenciennes. Cette victoire nous permet de retrouver la première division au terme de la saison 92-93 avec Luis Fernandez. En 1987, lors de la première remontée de Cannes en première division, j’étais dans la tribune de Coubertin, j’avais 14 ans. Je n’ai pas oublié les buts de Savic et Barberat marqués contre Sochaux…

-Consultant à Canal+, vous êtes également producteur de vin avec Matthieu Chalmé. Cela ne doit pas être évident ?

Notre première cuvée date de 2008, c’est-à-dire environ deux mille bouteilles dans l’année de ce « Château La Connivence » qui est un Pomerol. Nous avons créé l’étiquette et aussi un site Web,www.chateaulaconnivence.com . C’est une belle aventure sur un hectare et demi… Le vin est depuis toujours un produit à part. C’est comme un bijou… J’ai aimé cela, toujours souhaité avoir ma bouteille à table.

-Parlez-moi de Virage Tracks, votre label dans la production musicale ?

On essaie de traduire certains albums. « Pop n’foot » par exemple était un mélange musique foot. Aujourd’hui, nous avons d’autres projets : deux nouveaux CD, « Robert & Mitchum et Richard Jones. Il faut aller sur notre site virage tracks.com…

-Un dernier mot sur le jubilé de l’ami Franck Durix auquel vous participerez le 5 juin à Coubertin ?

J’ai adoré Franck Durix. Avec lui j’ai eu des contacts après le football. Aujourd’hui chacun de nous à sa vie, les jubilés comme celui de Franck nous permettent de retrouver des potes, c’est toujours très agréable…

Ok, merci Johan, rendez-vous le 5 juin à Coubertin avec les potes de « Dudu »…

Propos recueillis

par Hervé SOMNARD