Le 29 mai, Martigues recevra le GFC Ajaccio. Aujourd’hui deux petits points séparent les Provençaux des Corses. Le GFCA est leader en CFA devant le groupe de Franck Priou. Cela dit, Priou n’a rien oublié de Cannes et de son club de football. Cannes qu’il retrouvera d’ailleurs ce mardi 26 avril au micro d’AS Cannes Radio aux côtés de l’ami Laurent Prieto afin de commenter la rencontre Cannes-Luzenac. Retrouvailles également prévues le 5 juin lors du Jubilé de Franck Durix… . L’ex-Cannois a répondu à nos questions sans la moindre hésitation. Franc comme l’or ce Priou
-Franck Priou aujourd’hui ?
J’ai entraîné successivement la réserve d’Istres, puis Marseille Consolat et Gap. Aujourd’hui, j’entraîne le Football Club de Martigues, club de CFA. Cela dit, si je reviens un peu en arrière, à Istres, j’ai touché à tout… Pendant dix ans, j’ai été directeur sportif de ce club. Je peux même dire que j’y ai tout connu : le National, la Ligue 2, la Ligue 1, les montées, les descentes : tout !
-Le championnat National c’est quand même une compétition galère. Qu’en penses-tu ?
Attends, je ne suis pas d’accord : en National, tu as trois places pour la montée en Ligue 2. Si tu prends le CFA, tu n’as qu’une seule place qui te permet d’accéder au National… C’est plus compliqué en CFA… Cela dit, pour moi, une accession, ce n’est pas uniquement une question de moyens financiers. Il faut pouvoir s’appuyer sur un véritable état d’esprit.
-Ce qui manque aujourd’hui à Cannes qui va « boucler » sa dixième saison en National ?
Je ne peux pas dire cela. Je crois surtout qu’en National, Cannes paie ce qui s’est passé au club avant. Les bêtises, les conneries, tu les paies cash. Ca, il ne faut jamais l’oublier.
-On revient à Cannes et la période que tu as connue en tant que joueur. Ton avis sur Luis Fernandez ?
Luis, je n’en pense que du bien. A Cannes, il a su donner une vie à notre groupe. A cette époque, il a su redonner le sourire au club à… tous les étages. Avant Luis, il faut bien reconnaître que cela ne marchait pas trop bien avec Mombaerts. Luis c’est un magicien, il a su rassembler les hommes. Avec des joueurs comme Johan Micoud ou Patrick Vieira, nous à Cannes, nous avions des footballeurs de talent. Le groupe vivait bien dans le vestiaire et sur le terrain…
-Le président Francis Borelli que tu as connu à Cannes ?
Il marchait de paire avec Luis, son fils spirituel. C’était vraiment un grand président qui a su faire confiance à Luis quand il le fallait. Après Luis est parti au Paris Saint-Germain, il a eu besoin de toucher le haut niveau, c’était normal…
-L’évolution du football aujourd’hui ?
La vie, les mentalités ont changé. Aujourd’hui, l’argent se gagne plus facilement dans le football. Avant il fallait jouer 4 ou 5 saisons à un très bon niveau avant de gagner un bon salaire. Aujourd’hui, tu deviens une star après avoir disputé deux ou trois bons matchs. Ce n’est plus comme avant. Je n’aimerai pas faire partie de cette génération. Maintenant il n’y a plus l’amour du club, l’amour du maillot a également disparu…
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-A la place de Laurent Blanc aurais-tu rappelé Ribéry et Evra en équipe de France ?
D’abord, je n’ai pas a me mettre à la place de Laurent Blanc. Je connais l’homme, j’ai joué avec lui à Saint-Etienne, je peux te dire qu’actuellement « son » équipe de France est en chantier mais aussi qu’il prépare quelque chose de cohérent. Maintenant, pour répondre à ta question, Ribéry est un très bon footballeur, je ne vois pas pourquoi il faudrait s’en priver. Il avait disputé une excellente Coupe du monde 2006. Cela dit, moi, en Afrique du Sud, je serai descendu du bus. Je ne cautionnerai jamais la bêtise !
-Tu n’es pas l’homme des… circonstances atténuantes ?
Je vais te dire, même un gosse de 5 ans n’aurait pas agi de la sorte en Afrique du Sud. Ils se sont fracassés tout seuls… Moi, je ne vois que le côté sportif : si tu dois sanctionner, il fallait avoir le courage de mettre tout le monde dans le même sac… C’est bien pour cela que je viens de te dire que moi, je serais descendu du bus pour aller m’entraîner !!! Cela dit, je veux bien croire que la plupart des internationaux ont été mal conseillés, mais quand même…
-Penses-tu Lille capable de réalisé le doublé Coupe-Championnat à la fin de la saison ?
Je suis Marseillais, pour moi, le titre de champion de France restera à l’OM… Au fil des derniers matchs, les Lillois deviennent de plus en plus fébriles. L’OM de Didier Deschamps a l’habitude de la pression qui s’exerce à la fin d’une saison sur une équipe ambitieuse. En championnat, ce qui peut faire le jeu des Lillois, ce sera un prochain Lyon-Marseille, en cas d’une victoire lyonnaise… Cela dit, Lille gagnera peut-être la Coupe de France.
-Encore un mot sur Cannes, si demain les dirigeants te contactaient pour t’occuper de l’équipe ?
Tout dépend, mais je peux te dire que comme entraîneur, je ne dirais pas non. Tu sais, Cannes reste un club qui a beaucoup compté dans ma vie. Un peu comme Istres d’ailleurs, mais à Cannes j’ai connu les quatre plus belles années de ma vie… Je me suis marié quinze jours avant d’arriver à Cannes, mes deux filles Samantha et Tiffany sont nées à Cannes. Cela dit aucun dirigeant de l’AS Cannes ne m’a appelé à ce jour…
-Ton objectif, ton souhait aujourd’hui ?
Redonner ses lettres de noblesse au FC Martigues. Dans ce club les choses sont claires : j’ai deux saisons pour monter. A Cannes, c’est toujours particulier, il y a la Croisette, les paillettes. Il faut avant tout retrouver une vraie famille avec des… combattants. Dans un club qui veut réussir, il faut que tout le monde pousse dans le même sens. A Martigues, lorsqu’il y a un repas, nous sommes tous autour de la même table. Tout le monde est présent. Il n’y a pas de jalousie… A Martigues, je connais tout le monde, personne ne peut… me la faire à l’envers… Cela dit, je te rassure tout de suite : je ne suis pas le Père Noël, ça ne marche pas comme cela dans le football…
Propos recueillis par Hervé SOMNARD
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