" LES QUATRE VERITES " 

               de José MORENO

 Il affirme très vite : «  J’ai grandi avec le foot à l’AS Cannes… », précise aussi, histoire de mieux convaincre l’interlocuteur : « J’ai assisté à l’inauguration du stade Maurice Chevalier, connu Monsieur Audibert, les Hespérides, Jean Varraud… »

Nous y sommes : José Moréno est un vrai Cannois de… Cannes. Le maillot Rouge et blanc, il le connait par cœur, l’a porté dès l’âge de sept ans. Ailier droit de l’époque, José courrait presque plus vite que… son ombre !

Le temps a passé.Il est désormais aux commandes du Centre Leclerc au cœur de Ranguin. Inconditionnel de la présidente AnnyCourtade, José Moréno regrette que le club de foot qui a bercé sa jeunesse n’ait jamais « dégoté » une dirigeante fédératrice comme la petite dame aux cheveux blonds…

De ce regret, José tire volontiers la conclusion qui s’impose – qu’on lui impose ( ?) – au pays qui a notamment vu « naître » Zizou, « Pat » Vieira ou Yohan Micoud footballeurs, c’est … le volley-ball qui est roi !

« Cannes est la capitale du volley-ball français… », José Moréno l’affirme haut et fort. La capitale du gâchis également lorsqu’il s’agit de son club de foot. « Un festival de gâchis… » ajoute même ce PD-G « made in Courtade ».

Sur le volley, c’est son droit, il enfonce même le clou, en quelques mots qui ne devraient pas le desservir : «  AnnyCourtade est une femme exceptionnelle qui a su fédérer les sponsors avec elle. Elle a su construire une équipe féminine qui tient toujours… »

Tout cela n’est pas faux, ni même excessif. Mais que deviendra un jour ou l’autre le volley-ball féminin et le RC Cannes sans AnnyCourtade ?

José passe au-travers de cette réponse qu’il n’envisage pas une seule seconde. Il préfère taper de bon cœur sur ce club de foot de toutes les erreurs, de tous les malheurs. Chacun ses choix… revient au passé, pour essayer de mieux comprendre le présent ou d’envisager le futur incertain du club de foot cannois…

 « Aujourd’hui, l’AS Cannes n’a plus d’âme… » José se reprend très vite, affirmant dans un discret sourire : «  Je ne suis pas là pour dresser le procès du football cannois… »

Ok, nous avions tous compris, accepté la discrétion de « JM »… Cela ne l’empêche pas de poursuivre à toute vitesse : « Aujourd’hui, le club ne fait plus rêver… »

 Bonne question malheureusement sans réponse !

Il va même plus loin ce « bébé Courtade »affirmant, presque la main sur le cœur, toujours au sujet de l’AS Cannes football : « Aujourd’hui, dans un club, il faut des gens fédérateurs aux postes clés… » On est tenté d’ajouter : comme avant, au temps de Jean Varraud et de tous les autres...

 Jean Varraud, nous y sommes, le Centre Leclerc au cœur de Ranguin a cassé sa tirelire pour aider les organisateurs de l’hommage rendu au vieux monsieur les 2 et 8 juin  à Coubertin. José Moréno se souvient : « L’hommage à Jean Varraud aurait dû être programmé depuis bien longtemps. Ce sont des personnes comme lui qui ont construit la réussite de l’AS Cannes… »

Dans le grand bureau du PD-G tout le monde est cette fois sur la même longueur d’ondes. José Moréno le sent, il en profite pour aller plus loin encore – trop loin ?  Pas sur – « Il faudrait des Jean Varraud dans chaque club de football aujourd’hui pour transmettre les valeurs d’une association. Il est impossible de créer une histoire sans avoir de mémoire. Perdre la mémoire, c’est perdre son identité…

Les phrases s’enchaînent, ce sont autant d’affirmations raisonnables, raisonnées. On écoute, attentif, intéressé par ces généralités qui n’engagent personne tant elles sont évidentes. La dernières est sympa : « Dans le football d’aujourd’hui, l’argent ne fait pas tout. Il permet d’acheter des joueurs mais pas les valeurs… »

Il a raison José Moréno, mais ça, les qatariens du PS-G, les casseurs du Trocadéro s’en moquent !

Hervé SOMNARD